Pas de copyright sur les rêves
Galerie Anne Barrault
Pas de copyright sur les rêves # 2*
une proposition de Bénédicte Ramade
Emmanuel Lagarrigue, Guillaume Pinard, qubo gas
14 janvier - 25
COMMUNIQUE de PRESSE
En mai 2005, Pas de copyright sur les rêves # 1 s’ouvrait à Prague, à
l’Institut Culturel Français. Le rêve, l’inconscient comme vecteurs
transculturels s’avéraient les outils les plus perspicaces pour contourner les
barrières linguistiques et morales d’une culture tchèque présumée. Les rêves et
les fantasmes s’installent dans chaque communauté, terrains informes et
impalpables propices aux partages et aux échanges quelque soit la construction
culturelle de chaque individu. Ils n’ont pas de territoire géopolitique en
habitant l’intimité de tous. Pas de copyright sur les rêves / Sny bez
copyrightu ressemblait à un slogan, à un engagement féroce, et s’affirmait
surtout comme une provocation, une invitation à descendre dans les profondeurs
de l’Institut français pour y découvrir les univers intimes et oniriques
d’Emmanuel Lagarrigue, de Guillaume Pinard et du collectif Qubo Gas. Fragiles
divagations sonores, numériques, graphiques, leurs propositions artistiques
composaient une partition étonnamment cohérente en dépit des ruptures
formelles. Le son de la création d’Emmanuel Lagarrigue zébrant tout l’espace
agissait comme un sortilège avec la bande originale composée par Guillaume
Pinard pour un film inédit, et faisait écho la prolifération visuelle des
dessins et graphismes de papier du collectif lillois Qubo Gas et de Guillaume
Pinard. La contagion physique orchestrée par les productions pragoises offrait
un jeu de pistes et d’interprétation. Chaque œuvre agit à la manière d’une
caisse de résonance pour les aspirations, les intuitions, les projections, les
angoisses et les incompréhensions du rêveur égaré dans les histoires indicibles
de ces cinq jeunes artistes. Pas de copyright sur les rêves/Sny bez copyrightu
en appelait à l’inconscient en touchant le domaine du sensible. Sans redire la
même combinaison, il nous semblait intéressant de rejouer cette exposition en
la remaniant. Comme un rêve qui se répète, signe d’un trouble profond du sujet,
l’exposition pouvait se reconfigurer dans l’espace de la galerie Anne Barrault,
les œuvres tracer de nouvelles trajectoires, les combinaisons aléatoires entre
les artistes et le public formuler de nouvelles hypothèses lors des visites à
ce rêve éveillé.
ZOOM sur Qubo Gas
Laura Henno, Jean-François Ablézot (nés en 1976) et Morgan Dimnet (né en 1973),
ils vivent et travaillent à Lille. Le collectif est représenté parla Galerie Anne Barrault.L’onirisme séduisant que Qubo Gas déploie dans ses paysages digitaux en
perpétuelle mutation ou ses wall-drawings n’est qu’une façade. Comme les
captations du sommeil paradoxal, le cheminement de leurs images au gré des
parois, des surfaces et des techniques, envahit dans un chaos fertile - comme
une mauvaise herbe - l’espace d’exposition. L’image capturée est aussi invasive
que ses consœurs animées. Jungle de couleurs et d’hypothèses, exercice du trait
et de la couleur, l’expérimentation graphique de Qubo Gas se comprend dans la
combinatoire d’une agressivité et d’une beauté tranquille, selon un mode
imprévisible.
Jolienne, 70x65 cm, 2005, tirage jet d'encre sur papier torchon - galerie Anne Barrault